En conférencier toujours aussi passionnant, Jean-Luc Le Bœuf s'est attaché à parler  de l'âge d'or de l'aménagement du territoire durant les Trente Glorieuses En conférencier toujours aussi passionnant, Jean-Luc Le Bœuf s'est attaché à parler de l'âge d'or de l'aménagement du territoire durant les Trente Glorieuses
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Châlons-en-Champagne : une conférence dynamique de notre compagnon Jean-Luc Bœuf

28 juin 2025 Publications
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C'est dans la salle Jean-Denis-Gouzien que notre compagnon Jean-Luc Bœuf a prononcé le mardi 24 juin 2025 à partir de 17 heures, une conférence sur l'Aménagement du territoire à la française, une intervention qui avait été ouverte à nos amis de la Société des membres de la Légion d'honneur, de l'Association des membres de l'ordre des Palmes académiques et du Souvenir Français. Administrateur général, docteur en droit public, directeur général des services du département de la Marne, auteur de plusieurs ouvrages, Jean-Luc Bœuf est un pédagogue qui, avec force d'exemples immerge sans attendre son auditoire dans le sujet proposé.

En introduction, Hervé Chabaud, administrateur national et président de la section Marne lui a remis le diplôme du Trophée de la Plume d'Or puisque Jean-Luc a obtenu cette distinction du jury national pour les deux articles remarquables qu'il a publiés dans la revue "Le Mérite", concernant le Tour de France.

Jean-Luc s'est attaché à parler d'abord de l'âge d'or de l'aménagement du territoire durant les Trente Glorieuses (1945-1975) situant l'enjeu : reconstruire et bâtir la France de demain au moyen de l'Etat aménageur. Il a évoqué un Etat stratège et planificateur avec le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme et le Commissariat au Plan, la place limitée alors laissée aux collectivités territoriales malgré la création des régions, le rôle central de la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (DATAR) créée en 1963 (Plan Racine, développement de zones industrielles en province, rôle des infrastructures : autoroutes, ports, modernisation ferroviaires).

Jean-Luc s'est ensuite penché sur la crise de l'aménagement du territoire (1975-2000) insistant sur la difficile adaptation de l'aménagement du territoire à la française aux crises multiples : tournant des années 1970 avec les chocs pétroliers la désindustrialisation avec l'effondrement de la sidérurgie et la fermeture de bassins industriels). Il a traité le choix du tout nucléaire, comme réponse énergétique, envisagé les nouveaux outils contractuels comme les contrats de plan Etat-régions avec l'illustration de l'entrée des collectivités territoriales dans le jeu de l'aménagement du territoire, la loi Deferre de 1982 sur la décentralisation, la réussite de la modernisation des infrastructures de transport (TGV, autoroutes, aéroports).

Dans une dernière partie, le conférencier a traité des renouveaux contrariés de l'aménagement du territoire depuis 2000. Il a souligné une époque marquée par la mondialisation, la contrainte budgétaire et la transition écologique, la concurrence accrue des territoires ou le mythe de l'égalité entre métropolisation et relégation rurale. Il a constaté les logiques d'implantation privées en tension avec les enjeux territoriaux. Sans omettre les projets conflictuels emblématiques comme Notre-Dame-des-Landes, le barrage de Sivens, les bassines, l'A 69. Il n'a pas éludé l'empilement des normes et les contradictions des acteurs publics locaux.

En conclusion, Jean-Luc a constaté un aménagement du territoire tiraillé entre attractivité, soutenabilité et démocratie locale avec des moyens financiers de plus en plus contraints. S'interrogeant sur la façon d'aménager dans ce XXIe siècle de l'immédiateté et de l'impatience.




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