Message de l’Association nationale des membres de l’ordre national du Mérite (ANMONM) pour le 80e anniversaire de la Victoire sur le nazisme

Il y a quatre-vingts ans, la Deuxième Guerre mondiale prenait fin en Europe. Le printemps refleurissait de bleu, de blanc et de rouge dans l’émotion et la gravité de l’instant. Pourtant, le 8 mai 1945 n’est pas la date de la signature de la reddition sans condition des armées allemandes. C’est à Reims qu’elle a eu lieu le 7 mai à 2 h 41 dans la salle des cartes du collège moderne et technique de la rue Jolicoeur, siège du Commandement suprême du corps expéditionnaire allié. Ce n’est pas le jour de la ratification solennelle à Berlin capitale du Reich déchu. Elle n’a eu lieu qu’aux premières minutes du 9. Le 8 mai 1945 est le jour choisi pour la proclamation officielle de la Victoire sur le nazisme par le président américain Harry Truman, le Premier ministre britannique Winston Churchill, le général Charles de Gaulle, président du Gouvernement provisoire de la République française. En URSS, au Kremlin, Joseph Staline a retenu le 9 mai pour célébrer la victoire. Alors que la paix n’est plus un vœu mais une réalité qui réveille l’espérance d’un monde bientôt apaisé, sur une simple question de calendrier, les Alliés ne sont plus à l’unisson.

Néanmoins, l’événement est déterminant dans l’histoire du XXe siècle. Il prélude l’extinction du second conflit majeur qui l’a ensanglanté. Les faits et la chronologie structurent l’Histoire et s’en affranchir revient à laisser libre cours au roman des petits arrangements destinés à ne froisser personne. Aujourd’hui se remémorer ce moment tant attendu, c’est porter haut les valeurs de liberté, de fraternité et de paix, pour qu’elles ne soient pas enfermées et appréciées dans l’écrin du passé mais nourrissent, en vérité la réflexion de chacun, alors que la guerre est revenue aux portes de l’Union européenne avec l’agression de la Russie contre l’Ukraine.

Sachons nous souvenir de tous les soldats, les résistants, les déportés, les persécutés, les victimes civiles de la guerre la plus meurtrière de tous les temps. Les plaques, les stèles, les monuments dans le silence de la pierre alignent en lettres soignées leurs noms. Martyrs ou héros, parfois les deux à la fois, ils illustrent sur la longue avenue des souffrances, des déchirures, des fracas et des peines, combien les sacrifices ont été lourds et douloureux pour que la flamme vivifiante du feu de la France et des nations patriotes réchauffe l’esprit d’honneur et rétablisse la dignité humaine.

Tous ces hommes, ces femmes et ces enfants qui ont enduré ruptures, blessures et tragédies ne sont pas oubliés devant l’autel républicain de la mémoire de la nation. Les braves nous ont montré qu’il ne fallait jamais renoncer et qu’être Français c’était savoir se lever et se donner pour que la lumière domine toujours les ténèbres.

Commémorer le 8-Mai, c’est agir en ambassadeur de l’Histoire, en passeur de sens, en veilleur des valeurs humanistes. C’est attester que la paix relève d’un travail exaltant qui n’est jamais achevé et nous oblige encore en conscience, ici et maintenant. C’est se comporter en citoyen engagé acteur de son destin. C’est entendre Alain qui écrivait : « Il n’y a guère que le sublime qui puisse nous aider dans l’ordinaire de la vie ». C’est écouter notre fondateur, le général de Gaulle qui nous a confié cette réflexion inspirante : « Le souvenir n’est pas seulement un pieux hommage rendu aux morts mais un ferment toujours à l’œuvre dans l’action des vivants ».

Aussi l’Association nationale des membres de l’ordre national du Mérite (ANMONM), convie tous ses membres mais aussi tous les Français métropolitains et ultramarins, nos compatriotes résidant à l’étranger, des villes comme des plus petits villages à participer au plus près de chez soi aux cérémonies commémoratives qui sont organisées. Unis et solidaires, rappelons-nous de l'adversité surmontée et de la liberté reconquise.

 Hervé Chabaud
Secrétaire général adjoint de l’ANMONM
Président de la section Marne