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80e anniversaire de la Libération d’Auschwitz : le message de l’ANMONM

Publié le 26 janvier 2025

Il y a quatre-vingts ans, le camp de concentration et d’extermination nazi d’Auschwitz en Pologne était libéré par l’Armée rouge. Centrale infernale de l’anéantissement où tant d’hommes, de femmes et d’enfants juifs, tsiganes, mais pas seulement ont été assassinés pour les punir d’exister, Auschwitz illustre à jamais la barbarie à visage humain. Tous les compagnons de l’Association nationale des membres de l’ordre national du Mérite (ANMONM) se souviennent avec gravité de celles et ceux qui ont été séparés, humiliés, martyrisés, éliminés dans cet univers tragique et cruel, et n’oublient pas les déportés dont l’histoire bouleversante saisit, en ce XXIe siècle, des pires aberrations dont une civilisation est capable. Ils encouragent à continuer le travail d’histoire car seule la connaissance est un rempart pour stopper les falsificateurs aux aberrantes certitudes.

Le 27 janvier 1945, on ne mesurait pas encore l’ampleur de cette ignominie et il a fallu du temps pour que la mémoire juive investisse les lieux et que les témoins qui avaient voulu oublier pour survivre acceptent de dire leur quotidien pour que, sur les marches du temps, Auschwitz ne soit pas emporté par les poussières de l’oubli. En ce lieu glaçant et sidérant, un million de Juifs ont disparu, vingt mille Tsiganes, soixante-dix mille Polonais, quinze mille prisonniers soviétiques et il a fallu bien du sang-froid, du courage et de la lucidité pour écrire ce qui y a été vécu. L’élaboration du récit historique de la Shoah a été complexe mais, le témoignage des victimes de cette infamie, les procès des bourreaux, les archives passées au crible de l’analyse ont permis de savoir, d’approfondir la réflexion pour comprendre un système effrayant et effroyable dans sa globalité et ainsi contredire les révisionnistes et les négationnistes de ce drame inouï qui ne désarment pas.

L’ombre des chambres à gaz, des crématoires, les cendres dispersées des suppliciés, illustrent combien la planification nazie, la froideur de son racisme et de son antisémitisme, ont conduit à une œuvre de mort érigée en mécanique de précision pour accomplir un génocide absolu. Alors que les dernières voix qui ont restitué au monde le récit d’enfer d’un quotidien de sauvagerie inimaginable s’éteignent, le devoir est celui de transmettre ce qu’ils ont vécu à la fois pour comprendre dans son entier le IIIe Reich et mesurer combien les discriminations abîment l’humanité jusqu’à mettre en danger son avenir. Lorsque les absents et leur histoire disparaissent à tout jamais des consciences, la porte est ouverte pour oxygéner l’hydre de la déshumanisation et du chaos.

Hervé Chabaud
Secrétaire général adjoint de l’ANMONM
Président de la section Marne