La gerbe de la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet  déposée au monument Kellermann La gerbe de la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet déposée au monument Kellermann
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Argonne : commémoration de la bataille de Valmy et inauguration du Moulin restauré

11 octobre 2025 Publications
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En ce samedi 11 octobre 2025 au matin s'est déroulée la cérémonie du 233e anniversaire de la Bataille de Valmy et l'inauguration des ailes rénovées du célèbre Moulin, en présence de Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, accueillie par Romain Royet, préfet de la Marne, Cédric François, maire de Valmy, Lise Magnier et Charles de Courson députés, Anne-Sophie Romagny, sénatrice, Myriam Ricarde, conseillère régionale, Valérie Morand, conseillère départementale, Bertrand Courot, président de la communauté de communes de l'Argonne champenoise, Raymond Yeddou, sous-préfet, secrétaire général de la préfecture de la Marne? Thomas Montbabut, sous-préfet directeur de cabinet.

Une première cérémonie a eu lieu devant le monument du général Kellermann, en présence de militaires de 94e RI, mais aussi de jeunes sapeurs-pompiers et du public, au cours de laquelle, Hervé Chabaud, administrateur national et président de la section Marne de l'Association nationale des membres de l'ordre national du Mérite (ANMONM) a fait une évocation de la Bataille et de la portée qu'elle a eue dans l'histoire politique du pays dont voici le prononcé :

"20 septembre 1792, par la conjonction des trois B, brouillard, bruine, boue, se retrouvent sur le plateau de Valmy, l’armée austro-prussienne du duc de Brunswick en marche vers Paris et face à elle l’armée du Nord du général Charles-François Dumouriez et l’armée du centre du général François-Christophe Kellermann. D’un côté des soldats disciplinés en attente des ordres de leurs chefs, pour poursuivre leur chevauchée vers la capitale, de l’autre des soldats hirsutes et dépenaillés, sous armés, sous entraînés, peu familiers à l’obéissance hiérarchique mais convaincus et enthousiastes à l’idée de se confronter avec ceux qui veulent leur confisquer la Révolution. Même désordonnés, ils sont prêts ici et maintenant, à défaire cet ennemi qui pense n’en faire qu’une bouchée. Ils sont les citoyens soldats décidés à combattre les soldats de l’Europe despotique. Le colonel de Pully, commandant le 8e cuirassiers qui se navre d’une certaine improvisation dans la préparation de la bataille reconnaît le superbe esprit de fantassins peu enclins à parler stratégie et tactique mais debout pour défendre la patrie en danger.

Ont-ils eu écho des propos du Girondin Jacques Brissot appelant non seulement à défendre la France mais à transmettre les principes éclairés de la Révolution aux peuples opprimés du monde entier ? On peut en douter. Ont-ils une idée du plan de Postdam pariant sur une armée forte de 42 000 hommes partant du Luxembourg pour s’emparer des places fortes de Longwy et de Verdun afin de s’ouvrir les portes de l’Argonne et y retrouver 56 000 Autrichiens marchant depuis la Belgique espérant une armée équivalente en renfort ? C’est improbable, alors que l’impatience des émigrés est-elle qu’il faut faire mouvement même si les effectifs sont bien en deçà des attentes.

Tout sied à Brunswick et à ses troupes qui, dès le 12 septembre, ont débordé les Français. Le duc est-il aussi sûr de lui qu’on l’a affirmé ? Suffisant lorsqu’il évoque ceux d’en face, Il est hésitant quand il lui faut décider et c’est son talon d’Achille. Même si Dumouriez et Kellermann ne partagent pas la même vision du champ de bataille, les soldats de la Révolution, fraternellement unis, repoussent l’adversaire entendant d’après plusieurs témoins, Kellermann, sabre au clair crier : « Vive la nation ». Pour mieux reprendre en cœur ce propos puissant qui, au prononcé, glace l’adversaire tout aussi surpris par la vigueur de l’interprétation du chant de l’Armée du Rhin.

Même si les combats sont limités, certes marqués par l’efficacité de l’artillerie française, dont les servants bien commandés sont les plus expérimentés de la troupe, le résultat est là. Le mouvement d’enveloppement imaginé pour contourner les forces révolutionnaires échoue. Brunswick qui croyait châtier les Français et écraser la Révolution peut dire adieu à son projet face à ceux qui portaient un idéal universel de liberté et qui, par leur engagement, étaient prêts jusqu’à donner leur vie pour ne jamais être les soumis de l’étranger.

C’est fort de ce succès que la République est proclamée dès le lendemain. L’esprit de Valmy souffle sur la France et s’inscrit désormais dans l’Histoire. Ses citoyens soldats nous guident encore pour construire l’avenir. Goethe, présent sur le champ de bataille a écrit : « De ce lieu, de ce jour, date une nouvelle époque de l’histoire du monde ». Le général de Gaulle le rappelle lorsqu’il proclame : « Comment comprendre la Grèce sans Salamine, Rome sans les légions, notre propre révolution sans Valmy ».

Aux heures sombres de juillet 1940, lorsque quatre-vingts parlementaires refusent les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, figure l’Argonnais et polytechnicien Alfred Margaine, député radical-socialiste de Sainte-Ménehould réveillant le souvenir de la Nation, unie pour faire face à Valmy. L’esprit républicain souffle aussi chez les socialistes tels Léon Blum et Vincent Auriol, chez le Républicain indépendant Léonel de Moustier, futur Compagnon de la Libération, chez Emile Fouchard de l’Union populaire, Jean Hennessy de la Gauche indépendante, chez le non inscrit Paul Ramadier pour dire non. Et malgré le résultat du scrutin le sénateur radical socialiste de l’Ardèche Charles Astier crie : « Vive la République quand même ! ». Le 7 octobre 1943, lorsqu’il est arrêté en gare de Vierzon dans le Cher, le député socialiste de l’Allier et résistant, Isidore Thivrier déclare : "Qu’on me fusille. Ils ne m’empêcheront pas de crier : Vive la France et vive la République en mémoire de Valmy !"

Cet idéal républicain, riche des droits de l’homme et des libertés démocratiques est une signature dont notre pays conserve la fierté, ici à Valmy et partout où la France est présente, gardant toujours en mémoire la première victoire de la Nation."

Les autorités ont ensuite déposé des gerbes avant d'observer une minute de silence. La Marseillaise a ensuite été jouée par l'Harmonie. Les participants ont alors rejoint le périmètre du Moulin tandis que les personnalités saluaient les porte-drapeaux. Les autorités ont fait une halte à la chapelle Ginety où l'historien Jean-Christophe Sauvage a parlé du monument.

Au Moulin, où se déroulait une seconde cérémonie, les enfants des écoles d'Argonne et le conseil territorial des jeunes ont interprété a capella l'Hymne à la joie, avant de parler de la bataille, de citer Paul Eluard, Goethe, de lire des extraits de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Tous les participants dont de nombreux parents ont assisté aux exercices d'acrobatie sur le mât chinois. Un plant de chêne descendant du chêne de Valmy coupé pour refaire les ailes du Moulin a été offert à la présidente de l'Assemblée nationale avec le vœu qu'il soit planté dans les jardins du Palais Bourbon.

Les discours du maire de Valmy, du président des Amis du Moulin, du représentant de la fondation du Patrimoine, et celui du président de la communauté de communes se sont succédé. Puis Yael Braun-Pivet a pris la parole, pour parler certes de la bataille de Valmy mais en dire la force du symbole pour que la République soit protégée, défendue, que ses valeurs soient promues, que la Nation s'y reconnaisse et la fasse vivre pour qu'elle fasse toujours sens quelles que soient les difficultés rencontrées, les menaces avérées en ayant toujours de l'audace. Marraine des ailes du Moulin malmené par les accidents météorologiques, la Présidente e s'est réjouie de retrouver des générations réunies sur le plateau de Valmy  pour que les événements en ce lieu entrés dans l'Histoire soient connus, commémorés et que les atouts de la République soient une force de chacun d'entre nous pour agir ensemble et avec humanisme au service du Bien commun.

Une plaque inaugurale a été dévoilée devant le Moulin puis la tombée d'un grand drapeau tricolore sur l'une des ailes a symbolisé le geste inaugural officiel. La cérémonie s'est terminée par une Marseille jouée par les Argon'Notes et reprise par une grande partie du public.

A cette cérémonie qui s'est terminée par un moment de convivialité, la section Marne de l'ANMONM outre son président était notamment représentée par Jean-Michel Latargez, Claude Canivet, Yves Ambel, Michel Lefevre, 




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