Mondement-Montgivroux : commémoration de la Premier bataille de la Marne

Symbole de la victoire de la Première bataille de la Marne, Mondement-Montgivroux a accueilli la cérémonie du 111e anniversaire de ce succès presque inespéré alors que les troupes ennemis avançaient vers Paris en septembre 1914. Temps de prière, de recueillement, évocation des combats et du sens à donner à la mémoire de la nation, Aubade, environ trois cents personnes ont été au rendez-vous lancé par l'association Mondement-14 qui avait aussi encouragé les élus locaux à venir avec des jeunes de leur commune pour assurer la transmission et faire vivre le lien intergénérationnel.

De nombreuses autorités civiles et militaires du département, des représentants de pays impliqués dans la Grande Guerre étaient au rendez-vous de ce dimanche 14 septembre 2025 en début de matinée, dont le préfet de la Marne, Romain Royet, le député Maxime Michelet, les sénateurs Anne-Sophie Romagny, Christian Bruyen, Cédric Chevalier, le président du conseil départemental Jean-Marc Roze et plusieurs élus y compris du conseil départemental des jeunes,  le général de division François-Yves Leroux, délégué militaire départemental, les élus de Mondement-Montgivroux, les représentants des associations du monde combattant. Le président de Mondement-14, Olivier Dufour, le président du conseil départemental Jean-Marc Roze ont pris la parole pour rappeler les sacrifices consentis et dire l'importance du travail d'histoire et de l'exigence de faire vivre la mémoire de la nation par ces cérémonies. Les hymnes des nations engagées dans le conflit ont été joués, des gerbes ont été déposées.

Une délégation de la section Marne de l'Association nationale des membres de l'ordre national du Mérite (ANMONM) était présente à ce temps mémoriel avec outre son président notamment Claude Metzger, Nicolas Cordonnier, le lieutenant-colonel Hannequin, Raymond Dassonville.

La commémoration de la bataille est ancienne comme l'a écrit Hervé Chabaud, administrateur national de l'ANMONM. "Rappelons que le jeudi 6 septembre 1917, le président de la République, Raymond Poincaré arrive à Fère-Champenoise. Il y est accueilli par le président du Conseil Alexandre Ribot, Léon Bourgeois mais aussi les ministres Steeg et Chaumet, le maréchal Joseph Joffre, les généraux Ferdinand Foch, Henri Gouraud et Emile Fayolle. Tous se rendent en automobiles sur le plateau où se trouvent les tombes des soldats de la Marne. Alexandre Ribot en profite encore pour dire au Président qu'il compte lui remettre le lendemain la démission du cabinet ! Poincaré qui vient célébrer les soldats de 14 lui répond qu'en l'absence des chambres et de leurs présidents, cette démission le mettrait dans le plus grand embarras et qu'il ne pourrait pas l'accepter. Le discours qu'il doit prononcer interrompt leur discussion. "Il a fait venir quatre-vingt journalistes de Paris et les renvoie à Paris par train spécial", mentionne Poincaré dans ses mémoires."

Le Président décrit son parcours marnais : "Nous visitons les tombes éparses sur le plateau et toutes décorées de drapeaux tricolores. Nous passons devant les troupes et nous remontons en auto pour nous rendre à Mondement. Dans les villages que nous traversons, les maisons sont pavoisées; les habitants, debout sur le pas des portes nous saluent. Sur la colline de Mondement, Foch nous fait devant la plaine du marais de Saint-Gond un récit lumineux des combats qu'il a dirigés les 6, 7 et 8 septembre 1914. Un peloton de cavalerie est rangé devant nous en contre-bas. Des officiers, des habitants, des femmes, des jeunes filles groupés autour des membres du gouvernement écoutent attentivement cette conférence".

Le chef de l'Etat ajoute encore dans ses mémoires : "Nous descendons pour passer en revue les cavaliers, puis nous remontons en voiture pour visiter les ruines du Château de Mondement. Dans les restes de l'ancienne cour, nous sont présentés le curé et l'instituteur, dont Charles Le Goffic parle dans son livre sur Mondement". Les personnalités repartent en automobile cette fois vers Sézanne pour y reprendre le train.